vendredi 11 août 2017

Conflits religieux au Faso: Voila ce qui peut arriver si on fait rien


         
Témoignage sur les tendances religieuses au Faso


Situé en Afrique de l’ouest, le Burkina Faso ou pays des hommes intègres est composé d’une diversité de religions. Les plus dominantes sont l’islam, les communautés évangéliques le catholicisme et l’animisme .Le quatrième recensement général de la population et de l’habitation du Burkina Faso (RGPH 2006)  réalisé en décembre 2006 a estimé les burkinabé à 60,5 % de musulmans, 23,2 % de chrétiens (19 % de catholiques et 4,2 % de protestants), 15,3 % d'animistes, 0,6 % d'autres religions et 0,4 % de sans religion.  Si dans les médias on montre un pays où les différents bords religieux cohabitent et s’aiment mutuellement cela n’est pas toujours le cas sur le terrain. Voici quelques témoignages que je vous propose de suivre.
 
     Témoignage 1 : Y a-t-il réellement cohésion religieuse au Faso : un jeune homme témoigne
          Je suis chrétien évangélique et j’habite dans le quartier Wemtenga(Ouagadougou). Cela fait  deux mois que des musulmans waabites ont construit leur mosquée  à côté de chez nous et nous partageons le même mur. Hélas, tout le monde n’aime pas la paix. Le micro d’appel à la prière a été directement orienté sur notre cour. A chaque instant nous souffrons le bruit. Sur la base biblique qui invite le chrétien à vivre la paix avec tout le monde : Romains 12 : 17-18 «  Ne rendez à personne le mal pour le mal. Recherchez ce qui est bien devant tous les hommes. S’il est possible, autant que cela dépend de vous, soyez en paix avec tous les hommes», nous nous sommes vite mis à apprendre à vivre avec ce nouveau brouhaha. Nous ne nous sommes jamais  plein. Cependant, ils nous accusent de les déranger dans nos séances de prière familiale du soir. Pour ne plus avoir à faire avec nous ils sont allés voir la propriétaire de la maison et lui proposer de leur vendre sa cour à quelque prix que ce soit, au prix de son choix et qu’ils étaient prêts à acheter. Face au refus de cette dernière de leur céder sa cour au prix d’argent, notre famille a été convoquée pour une rencontre sur cette affaire.

                               
                Les deux voisins : la mosquée des waabites à droite et la cours chrétienne à gauche

Un matin de bonheur nous-nous sommes retrouvés pour échanger sur l’affaire. Nous avons dû tenir ferme notre ton sinon nous serions victime. Ils étaient  venus tous en colère et cela se faisait sentir par les aspects verbaux et non verbaux de leur communication.  
                                 Résolution :   Chacun devra s’habituer à vivre avec l’autre.
               Nous sommes des étudiants et ce sont nos heures de «  bois l’eau » (bosses) qui constituent leurs moments de prières. Nous avons aussi subis des agressions physiques de certains membres de leur communauté. En exemple, un jour un d’entre nous qui était en prière à côté du caniveau a été agressé avec une machette. Beaucoup de fois ils rentrent dans notre cour sans taper et parfois même sans saluer pour faire leurs ablutions.
               De tout cela nous devons les aimer car voici ce que nous recommande le Seigneur dans Matthieu 5 : 43  Vous avez appris qu’il a été dit : Tu aimeras ton prochain, et tu haïras ton ennemi.
44  Mais moi, je vous dis : Aimez vos ennemis, bénissez ceux qui vous maudissent, faites du bien à ceux qui vous haïssent, et priez pour ceux qui vous maltraitent et qui vous persécutent,
45  afin que vous soyez fils de votre Père qui est dans les cieux ; car il fait lever son soleil sur les méchants et sur les bons, et il fait pleuvoir sur les justes et sur les injustes.
46  Si vous aimez ceux qui vous aiment, quelle récompense méritez-vous ? Les publicains aussi n’agissent-ils pas de même ?
47  Et si vous saluez seulement vos frères, que faites-vous d’extraordinaire ? Les païens aussi n’agissent-ils pas de même ?
48  Soyez donc parfaits, comme votre Père céleste est parfait.  
 Nous continuerons alors de les aimer.


               Témoignage 2 : Une jeune fille d’origine musulmane témoigne

         Je suis étudiante en troisième année de médecine. Ma famille est musulmane. Depuis que j’ai accepté Jésus-Christ comme mon Seigneur et mon Sauveur le calvaire a commencé. Ils ont tout fait pour m’empêcher de participer aux activités chrétiennes.
  Un jour, j’ai été torturée, frappé par ma propre mère en complicité avec mon père. Elle m’avait demandé de lui dire pourquoi j’avais abandonné l’islam. Je lui avais répondu que c’est parce que j’aimais Jésus et que j’avais découvert que c’est à cause de mes péchés qu’Il a été cloué à la Croix, maltraité et humilié. En signe de reconnaissance pour ce sacrifice qu’Il a fait pour moi, j’ai décidé de le servir .Cette  réponse ne lui avait pas du tout plu et elle a commencé à me battre. Mon cou était devenu raide et mon dos plein de plaie. Elle m’a dit que si je n’abandonnais pas cette voie elle m’enfermerait dans la maison et c’était fini pour mes études. Je lui ai demandé la permission de me laisser sortir et que je lui apporterais ma version finale à l’après midi. C’est ainsi que j’ai fuis le domicile familial pour une destination inconnue par ma famille. Ils me cherchèrent partout et je refusai pendant toute une semaine  de répondre à leurs appels. Beaucoup de gens m’ont conseillé d’aller à la gendarmerie mais j’imaginais un peu ce que cela pourrait causer à mes parents, mes géniteurs.   Car, malgré ces violences que j’ai subies je les aimais toujours. Je me sentais mal parce que j’imaginais un peu la situation de ma maman, de mes petits frères.
 J’ai décidé enfin de rejoindre la famille parce que cela devenait un grand souci pour la famille ne pouvant pas justifier mon absence devant toutes ces personnes qui demandaient d’après moi selon les nouvelles que je recevais de certains proches. J’ai décidé alors de répondre à l’appel de ma mère. Elle m’avait dit qu’elle  regrettait son acte et que si je revenais à la maison elle me permettrait de vivre librement ma foi chrétienne. Je pensais que ce ne serait qu’un mauvais souvenir mais hélas. Je continue de vivre ces agressions de la part des membres de ma famille. Chaque dimanche, ils trouvent toujours des raisons pour m’empêcher d’aller louer mon Dieu. Soit ils me donnent des travaux qu’ils savent pertinemment que je ne pourrai pas finir et aller à l’Eglise soit ils envoient quelqu’un avec ma moto. Tout cela concoure  toujours à m’empêcher de vivre ma foi chrétienne. J’aime Jésus et j’aime aussi ma famille et je continuerai de les aimer, de prier pour eux.
               Je rends hommage à tous ces chrétiens à travers le monde qui subissent ces mêmes violences que moi. Restons fermes, le Dieu fidèle que nous servons nous délivrera. 

Cliquer ici et suivez les témoignages de quelques citoyens burkinabé 
      


Lucien KAMBOU